Une exploitation agricole de 11 hectares dans le canton de Masevaux, sur laquelle un agriculteur élève ses bovins de race Black Angus. Implanté sur un terrain en pan de colline dont les composantes sont à dominante paysagère (pré, champ, lisière de forêt, cours d’eau et chemins d’exploitation), les seules références bâties sont la vue du village en contrebas, la maison en construction de l’agriculteur et le hangar agricole. Un plan d’eau artificiel servant de réservoir incendie est à proximité. Il souhaite créer au sein de l’exploitation une annexe au hangar, dédiée à la vente de la viande produite. Cet espace de vente d’une trentaine de m2 doit pouvoir répondre à une certaine modularité quant à son usage, afin de pouvoir accueillir d’autres activités de l’exploitant, voir une possible extension.

La proposition d’implantation du projet sur le bord du plan d’eau vise à former un triangle symbolique au cœur de l’exploitation, reconstituant le triptyque originel du lieu agricole : se loger, produire, vendre. Il permet aussi une mise en scène du plan d’eau artificiel puis du paysage lointain, qu’il ne laisse deviner qu’à son approche. D’un point de vue formel, le projet renvoie à la notion du pavillon particulièrement approprié au contexte, caractérisée par une structure légère érigée sur un espace ouvert. Une toiture en pente sur une couverture en bac acier onduline rappelant la halle agricole, une structure légère bois sur un platelage rappelant la nature forestière avoisinante, des finitions de bardage issues du reemploi. Le pavillon dans sa forme la plus simple (socle/charpente/couverture) permet ainsi, dans un espace totalement ouvert sur le paysage, d’accueillir des volumes clos correspondant aux besoins programmatiques (vente/bureau + technique/wc). Le projet étant conditionné par une contrainte budgétaire forte, il cherche donc à donner plus de surface valorisable avec le moins de moyens possible. L’utilisation de la typologie du pavillon permet de donner ainsi quarante m2 supplémentaire exploitables selon les saisons, tout en minimisant les surfaces réellement traitées en clos couvert. L’emploi d’une trame stricte, de matériaux bruts, un chantier sec utilisant exclusivement du bois local et des volumes clos préfabriqués en atelier permettent également de réduire les coûts relatifs au chantier.La réalisation des travaux de VRD et lots techniques avec les moyens de l’exploitation, toutes commes les finitions brutes, sont également utilisées comme levier pour financer cette surface en sus.